LE PROJET DE GROSSESSE

Vérifiez vos vaccinations

De nombreuses infections, qui pourrait être évitées, provoquent des fausses couches ou des malformations congénitales ou présentent une gravité accrue pour la femme enceinte, en raison de la baisse physiologique de son immunité.

La plupart des vaccins sont contre-indiqués durant la grossesse et pour certains il convient de respecter un délai de quelques mois entre le vaccin et le début de la grossesse. Si vous ne voulez pas différer votre projet bébé, il ne faut donc pas perdre de temps et vérifier avec l'aide de votre médecin que vous êtes à jour de vos vaccinations.

Être vaccinée avant une grossesse protège non seulement la mère et l'enfant pendant toute la grossesse de risques pouvant être graves, mais permet en plus à la mère de donner ses anticorps au son bébé et donc de le protéger pendant les premiers mois de sa vie, en attendant qu'il soit assez grand pour être lui-même vacciné.



 
LA RUBÉOLE, LA ROUGEOLE ET LES OREILLONS (ROR)


A) La rubéole fait courir un risque de malformations graves à votre bébé


La rubéole est due à un virus très contagieux, qui se transmet par voie aérienne. Si la maladie est bénigne en dehors de la grossesse, elle provoque encore tous les ans des malformations graves. Malgré la politique de vaccination, il a été noté une recrudescence de la maladie depuis quelques années.

On estime à environ 10% le nombre de femmes enceintes non immunisées. Même si ces cas de malformations sont rares (1 à 4 cas pour 10 000 naissances), on ne peut que les regretter dans la mesure où il existe un moyen de prévention efficace. C'est la vaccination. En dehors de la prévention, il n'existe aucun traitement efficace contre la rubéole congénitale.

Les conséquences de la rubéole sur le foetus dépendent du stade de la grossesse. Pendant le premier trimestre, la contamination fœtale est quasi-systématique et entraîne des risques importants de fausse couche ou de malformations. Le maximum de gravité se situe entre 8 et 11 semaines d'aménorrhée (SA), avec atteintes cardiaques, oculaires (essentiellement cataracte), de l'oreille interne et cérébrales (microcéphalie ou petite tête, retard mental). Après 12 SA, l'atteinte ne se produit plus que dans 35% des cas et est essentiellement auditive (surdité). Après 16 SA, le virus de la rubéole peut entraîner un retard de croissance intra-utérin, avec atteintes viscérales mais pas de malformations. Au-delà de 18 SA, les risques de malformation semblent quasi nuls.


B) La rougeole et les oreillons sont loin d'être bénins chez la femme enceinte


La rougeole pendant la grossesse présente également un risque accru d'avortement spontané et d'accouchement d'un enfant mort-né ou prématuré. Elle ne provoque pas de malformations fœtales mais peut mettre la vie de la future mère en danger en provoquant une pneumonie ou une encéphalite.


Les oreillons peuvent également augmenter le risque d'avortement spontané. Ils sont néanmoins surtout craints par les hommes, puisque le risque d'infection des testicules est très élevé (25 à 50%) en cas d'oreillons après la puberté.


C) Comment se faire vacciner ?


Les personnes nées depuis 1980 devraient avoir reçu au total deux doses de vaccin trivalent (c'est-à-dire qui protège contre les 3 maladies : rougeole, rubéole et oreillons), en respectant un délai minimum d'un mois entre les deux doses, quels que soient leurs antécédents vis-à-vis de ces trois maladies. En effet, les personnes qui ont présenté l'une de ces maladies ne sont habituellement pas protégées contre les deux autres et administrer un vaccin vivant atténué à une personne déjà immunisée ne présente aucun inconvénient, du fait de l'inactivation du virus vaccinal par les anticorps préexistants.


Pour les personnes nées avant 1980, une dose de vaccin trivalent est recommandée, si elles n'ont pas été vaccinées et n'ont aucun antécédent connu de rougeole ou de rubéole.

Il n'existe actuellement plus de vaccin monovalent contre la rubéole puisque le Rudivax a été retiré du marché fin 2012.

Si vous ne vous rappelez plus si vous avez été vaccinée, il est possible, par le biais d'une prise de sang, de doser vos anticorps et donc de savoir si vous êtes immunisée contre la rubéole, la rougeole ou les oreillons. Par contre, il n'y a pas lieu de revacciner une femmes ayant reçu deux doses préalables de vaccin trivalant, quel que soit le résultat de la sérologie.

Le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons étant un vaccin vivant atténué, il est contre-indiqué pendant la grossesse, cependant une vaccination réalisée par inadvertance chez une femme enceinte ne doit pas être un motif d'interruption de grossesse. Toute grossesse doit être evitée dans le mois suivant la vaccination. Il convient donc de conseiller aux femmes ayant l'intention de débuter une grossesse de différer leur projet.

Si vous traversez votre grossesse sans être immunisée contre ces maladies, il est impératif que vous vous fassiez vacciner immédiatement après votre accouchement, si possible avant votre sortie de la maternité. Le vaccin n'est pas contre-indiqué pendant l'allaitement.



LA COQUELUCHE


A) La coqueluche, c'est quoi ?


La coqueluche est une maladie infectieuse due à une bactérie. Elle se manifeste par une fièvre et des quintes de toux intenses qui peuvent gêner l'alimentation. C'est une maladie très contagieuse qui se transmet par les goutelettes de salive, lorsque la personne malade tousse.

Chez le jeune nourrissonn lors des premiers mois de la vie, la coqueluche peut être très grave. Elle peut entraîner des difficultés respiratoires, des complications neurologiques... C'est la première cause de mortalité par infection bactérienne communautaire chez les nourrisssons de moins de 2 mois.

Tant que le bébé n'a pas terminé sa propre vaccination contre la coqueluche, il est vulnérable (soit environ jusqu'à 6 mois). Dans plus de la moitié des cas, les nourrissons atteints de conqueluche ont été contaminés par leurs parents.

Vous vacciner contre la coqueluche à l'âge adulte permet de vous protéger et de protéger indirectement votre bébé : c'est la stratégie dite du cocooning.


B) Qui doit se faire vacciner et quand ?


La maman : avant la grossesse et, si  cela n'a pas été fait, le plus tôt possible après l'accouchement. L'allaitement ne constitue pas une contre-indication à la vaccination anticoquelucheuse. Il n'y a pas de délai à respecter entre la vaccination et le début de la grossesse. Le vaccin, s'il est réalisé pendant la grossesse, ne présente aucun risque pour le bébé. Ainsi en France, cette vaccination n'est pas indiquée chez la femme enceinte, alors qu'aux USA et dans certains pays, elle est recommandée entre 27 et 36 semaines d'aménorrhée à chaque grossesse.

Le papa : idéalement avant ou durant la grossesse

L'entourage du futur bébé : il faut penser à vérifier si les frères et sœurs sont à jour pour leur vaccination contre la coqueluche, ainsi que les adultes en charge de la garde du nourrisson pendant les 6 premiers mois de vie (grands-parents, nourrices...).


C) Comment se faire vacciner ?


Le vaccin disponible chez l'adulte pour le rappel coquelucheu est un vaccin combiné qui protège à la fois contre la coqueluche, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite.

Donc si votre dernier rappel date de plus de 10 ans, il faut vous faire revacciner. S'il a moins de 10 ans, il faut vérifier si ce vaccin était un dTPolio simple (Dyphtérie, Tétanos, Polyomyélite) ou un dTCoqPolio (Dyphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polyomyélite). Dans le 1er cas, vous puvez refaire un dTCoqPolio ; il convient juste d'attendre un mois entre les deux vaccins.

L'immunité coquelucheuse après maladie naturelle est de l'ordre d'une dizaine d'années. Il n'y a pas lieu de revacciner les personnes éligibles à la vaccination moins de 10 ans après une coqueluche documentée. En revanche, une injection de rappel est recommandée si la maladie a été contractée plus de 10 ans auparavant.



LA VARICELLE


A) Vous avez beaucoup de chances d'être immunisée


La varicelle est avant tout une maladie infantile. Elle est très répandue, ce qui explique que 95% de la population à l'âge adulte soit immunisée.

Si vous ne vous rappelez pas avoir eu la varicelle enfant, ou même si vous êtes sûre de ne pas l'avoir contractée, vous pouvez , par une simple prise de sang, savoir si vous êtes immunisée. En effet de nombreux adultes ont fait dans leur enfance une varicelle très peu symptomatique qui est passée inaperçue ; ils sont néanmoins tout aussi protégés.


B) Dans le cas contraire, la varicelle peut être dangereuse pour vous


Contracter la varicelle pendant la grossesse peut s’avérer très dangereux pour la maman. En effet, alors que la varicelle est généralement bénigne chez l’enfant, elle peut provoquer chez l’adulte de forts troubles pulmonaires tels que la pneumonie, ou une surinfection bactérienne. En cas de contagion, il vous faudra être très vigilante et surveillez de près l’état de vos poumons. Elle fait également courir un risque de méningite ou d'encéphalite.


C) Et pour votre bébé


Le risque principal pour votre enfant est la transmission materno-foetale du virus. Le début et la fin de grossesse sont les périodes les plus dangereuses. Entre ces deux périodes, cette maladie est anodine pour le bébé.


 En début de grossesse (entre la 8ème et la 24ème semaine d'aménorrhée), le risque est la varicelle congénitale : avant 24 semaines d'aménorrhée, le risque de contamination du foetus est estimé à 8 %, et dans 2 % des cas, cette contagion donne lieu à une varicelle congénitale également appelée varicelle foetale. Si les risques sont faibles, ils sont graves : malformations, anomalies cutanées (cicatrices), lésions neurologiques (microcéphalie, hydrocéphalie…), problèmes de développement musculaires ou squelettiques, lésions ophtalmiques ou encore retard de croissance intra-utérin.


 Au voisinage de l'accouchement, le risque est la varicelle néonatale : si la maman présente une éruption entre le 5ème jour avant l'accouchement et le 2ème jour du post-partum, le bébé peut être contaminé, avec un risque important d’infection pulmonaire, de méningite, d’éruption cutanée ou encore d’encéphalite.


D) Comment se faire vacciner ?


Comme pour le ROR, le vaccin contre la varicelle est un vaccin vivant atténué. Il est donc contre indiqué pendant la grossesse, même si aucun cas de malformations n'a jamais été decrit si la vaccination est administrée par inadvertance à une femme déjà enceinte.  Il nécessite deux doses espacées de 4 à 8 semaines ou de 6 à 10 semaines selon le vaccin utilisé. La grossesse est à éviter dans le mois suivant la vaccination, par contre il n'est pas contre-indiqué pendant l'allaitement.