L'ENDOMÉTRIOSE

Endométriose et nutrition

POURQUOI ADAPTER SON ALIMENTATION EN CAS D'ENDOMÉTRIOSE ?

 
La cause principale de douleurs dans l'endométriose est l'inflammation que provoque cette pathologie. d'abord une inflammation des tissus qu'elle touche directement, puis dans un second temps celle d'organes, pourtant à distance, comme l'intestin ou le foie.

Il a été mis en évidence que les femmes endométriosiques ont une hypersensibilité viscérale et une proportion plus élevée de troubles fonctionnels intestinaux, de syndrome du colon irritable et d'hyper-perméabilité intestinale, cette dernière étant elle aussi vecteur d'inflammation ; le "feu" devient difficile à éteindre pour ces patientes.

Pour lutter contre les douleurs, le traitement le plus répandu est de prendre des anti-inflammatoire non stéroïdiens (AINS), qui peuvent, s'ils sont pris avant l'apparition de la douleur, apporter un véritable soulagement. Leur mode d'action consiste à inhiber la cyclo-oxygénase (COX) et ainsi à bloquer la production de prostaglandines.

Il existe 3 sortes de prostaglandines : PG1, PG2 et PG3. La 2 est pro-inflammatoire (c'est donc contre elle que l'on veut lutter), cependant la 1 et la 3 sont des anti-inflammatoires naturels synthétisés à partir des acides gras essentiels de notre alimentation. L'inconvénient des AINS est qu'ils bloquent tous les types de prostaglandines même ceux qui auraient pu permettre au corps de combattre l'inflammation de manière naturelle. Utilisés de manière répétée, ils ont donc l'effet inverse de celui pourquoi on les a pris au départ.

Ces prostaglandines ont un autre rôle bien précis au niveau de l'estomac : elles stimulent la sécrétion du mucus protecteur des parois, au niveau de l'épithélium gastrique et réfrènent la production d'acide chlorhydrique ; cela participe à l'équilibre permettant une bonne digestion, sans atteinte des parois du système digestif. De fait, les AINS agissent sur cet équilibre en atténuant la production de mucus et en augmentant celle d'acide chlorhydrique. La perturbation de l'équilibre physiologique est faible mais suffisante pour provoquer, lors de traitements de longue durée, des problèmes d'acidité gastrique, voire intestinale et des ulcères de l'estomac.

Même s'ils sont parfois indispensables, leur usage soit donc être raisonné.

 

C'est là qu'intervient la nutrition

De récentes études ont montré une diminution significative de la douleur avec l'adoption

d'un "mode de vie anti-inflammatoire".

 


ELIMINER DE SON ASSIETTE LES ALIMENTS PRO-INFLAMMATOIRES

 
Le gluten, car cette protéine, qui a été maintes fois modifiée par l’homme pour donner des blés plus résistants, est très difficile à digérer et métaboliser. L’intestin devient incapable d’en venir à bout ; il finit par s’enflammer et devenir poreux.

 Les produits laitiers, pas pour le lactose, mais pour les protéines animales qu’ils contiennent et qui, une fois ingérées, provoquent une réaction excessive du système immunitaire défaillant des patientes endométriosiques.


 Le sucre ainsi que les produits industriels qui en contiennent, car il est avéré que les hyperglycémies provoquent également une réaction inflammatoire.


 Les acides gras saturés que l’on retrouve dans les charcuteries, la viande rouge ou le beurre par exemple, car leur profil lipidique déséquilibré en faveur des omégas 6 fait d’eux des pyromanes.


 Ainsi que les acides gras trans qui résultent d’un procédé industriel et qui sont utilisés dans l'industrie agroalimentaire comme stabilisateurs et comme conservateurs. Ils rendent les aliments plus fermes et plus stables, donc moins propices au rancissement. On les trouve, ainsi, dans de nombreux produits alimentaires transformés comme les viennoiseries, les pizzas, les quiches…


Le café et le chocolat car ils peuvent provoquer une inflammation de l’estomac.


 L’alcool qui est toxique pour la muqueuse de l’intestin.


Les sodas, qui en plus de n’apporter aucuns nutriments, provoquent des gaz et ballonnements.


Et d’une manière plus générale tous les additifs chimiques de l’industrie agro-alimentaire.

 


CONSOMMER EN GRANDE QUANTITÉ LES ALIMENTS ANTI-INFLAMMATOIRES
 
 
Les acides gras omégas 3 en sont les chefs de file, ils jouent un rôle central au niveau des membranes cellulaires et interviennent dans de nombreux processus biochimiques de l'organisme : la régulation de la tension artérielle, l'élasticité des vaisseaux, les réactions immunitaires et anti-inflammatoires…

Selon de récentes études, s’ils sont ingérés en quantité suffisantes et couplés à des antioxydants, ils permettent une réduction conséquente de la douleur, permettant ainsi la réduction ou l’arrêt des AINS.

On les trouve principalement dans les poissons gras sauvage (maquereau, sardine, hareng, saumon, thon…), dans certaines algues, dans les huiles végétale 1ère pression à froid telle que l’huile de lin, de noix, de cameline… et dans les oléagineux particulièrement les noix de Grenoble.

 
 Le curcuma est une épice extraordinaire dont les propriétés anti-inflammatoires sont très documentées, c’est le cas également de la canelle.


 Les antioxydants de manière générale participent à tous les processus qui éteignent le feu, ils se trouvent dans les fruits, les légumes, les herbes aromatiques et les épices.



FAITES ATTENTION AUX TOXIQUES ENVIRONNEMENTAUX



En essayant tant que possible de consommer des fruits et légumes biologiques car, en plus d’être exempts d’intrants chimiques, ils présentent des taux de micro-nutriments plus élevés que ceux de l’agriculture traditionnelle.

En ne consommant pas trop de gros poissons sauvages (saumon, thon, espadon, marlin…) car leurs concentrations en métaux lourds et en polluant organiques persistants sont trop importantes.

En faisant attention aux perturbateurs endocriniens qui nous entourent et que l’on trouve principalement dans :
 
• les contenants alimentaires (boite en plastique, canette, conserve, bouteille, pot de yaourt…),
• les cosmétiques (crèmes, vernis à ongle, lingette…),
• les produits ménagers
• les désodorisants et parfum d’ambiance
• les ustensiles de cuisine (poêle en téflon, bouilloire en plastique…)



DÉTOXIFIER LE FOIE


Le foie est responsable de plus de 500 fonctions vitales chez l’être humain ; il s’occupe de la détoxication des substances nocives pour le corps. Entre autres, c’est l’organe responsable de la dégradation et de l’élimination des agents pathogènes et des déchets toxiques.

Dans le cas de l’endométriose, le bon fonctionnement du foie est très important, car c’est lui qui doit transformer et évacuer les surplus d’hormones sexuelles. Comme l’excès d’œstrogène et de xénoestrogènes en circulation exacerbe les symptômes de l’endométriose, un foie en bon état est un facteur essentiel au mieux-être. Certaines plantes comme l’artichaut, le desmodium ou le chardon-marie sont tout indiquées pour le soulager.



GÉRER LE STRESS


Le stress est une réponse normale de l’organisme à une situation dangereuse ou effrayante, à ce moment-là le corps sécrète du cortisol et de l’adrénaline pour pouvoir nous permettre de prendre la fuite ou de lutter. Le cortisol est une hormone naturellement anti-inflammatoire, qui va participer à la réparation des tissus lors d’une blessure. Ce stress-là est essentiel à notre survie.

Il en existe une autre forme, que l’on qualifie de chronique, du au surmenage professionnel, aux difficultés familiales ou sociales… Il devient omniprésent au lieu d’être bref, ce qui va provoquer un dérèglement de la réponse au cortisol. En effet comme le corps est inondé de cette hormone, il va finir par ne plus avoir la réaction anti-inflammatoire attendue, ce qui va avoir pour conséquence de laisser se propager l’inflammation.

L’endométriose, et ses symptômes invalidants, viennent souvent se rajouter à cet état d’alerte permanent. La pratique d’une ou plusieurs techniques de relaxation, comme le yoga, la cohérence cardiaque, la méditation… apporteront au-delà de l’apaisement, un bénéfice pour la santé.

L’adoption de ce nouveau mode de vie et de ce régime alimentaire particulier ne doit pas se faire brutalement car ils impliquent souvent beaucoup de changements. Durant cette période de transition vous pouvez vous faire accompagner par un professionnel, formé au protocole nutritionnel de l’endométriose.