L'ENDOMÉTRIOSE

L'adénomyose

L'adénomyose (ou endométriose interne) est une affection gynécologique caractérisée par la présence de glandes endométriales et de tissu de support (stroma cytogène) dans le myomètre (paroi musculaire de l'utérus). Les implants endométriaux peuvent correspondre à des diverticules (sortes de petites poches reliées à la cavité utérine) ou à des îlots sans continuité avec la cavité utérine.

adenomyose
Après que ce tissu de glandes ait subit la croissance pendant le cycle menstruel, lorsqu'il doit s'éliminer au cours des règles, le sang et les vieux tissus ont beaucoup de mal, voire ne peuvent pas sortir du muscle, ce qui provoque des douleurs utérines sous forme de crampes menstruelles.

Habituellement il y a une barrière entre l'endomètre et les couches profondes de la paroi utérine qui agit comme une défense contre l'invasion du tissu de l'endomètre. Les femmes qui développent de l'adénomyose ne semblent pas avoir ce moyen de défense.



QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE L'ADÉNOMYOS
E ?
 
Dans environ 40% des cas d'adénomyose, les femmes ne présentent aucun symptôme, mais lorsqu'ils existent, ceux-ci sont semblables à l'endométriose.

On retrouve ainsi par ordre de fréquence :

• ménorragies (menstruations abondantes et prolongées), parfois faites de caillots
• dysménorrhées (douleurs menstruelles)
• métrorragies (écoulements sanguins en dehors des règles)
• pesanteur pelvienne
• dyspareunies profondes (douleurs pendant les rapports sexuels)
 
 

DIAGNOSTIC DE L'ADÉNOMYOSE

A) L'examen clinique

L’examen clinique est pauvre. Il retrouve parfois un utérus globuleux, augmenté de volume au toucher vaginal et sensible à la mobilisation. L’examen peut retrouver des signes d’endométriose ou de fibromes utérins associés.


B) L'échographie pelvienne

L'échographie retrouve de façon variable les signes suivants :

• utérus globuleux, augmenté de volume
• myomètre épais avec asymétrie entre sa face postérieure et antérieure (la face postérieure étant plus épaisse)
• petites images cavitaires intra-myométriales (cryptes d'adenomyose)
• images nodulaires intra-myométriales hyperéchogènes (adenomyome)
• myomètre hétérogène



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cryptes d'adenomyose

myomètre épaissi et hétérogène

 

C) L'hystérosalpingographie (radiographie de l’utérus et des trompes)


Il s'agit habituellement d'une découverte fortuite à l'hystérographie, effectuée dans le cadre de l'exploration d'une infertilité :
 
• Images diverticulaires en « boules de gui », bords spiculés
• Cavité utérine de taille agrandie, ectasie (dilatation) des cornes utérines
• Cornes utérines dirigées vers le haut ou tuba erecta (on parle aussi d'aspect en "cornes de taureau"



 
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          bords spiculés                         ectasie des cornes utérines              
                tuba erecta                      
 


D) L'hystéroscopie diagnostique (examen de la cavité utérine à l’aide d’une caméra)

 
Effectuée dans le cadre de l'exploration de ménorragies ou d'infertilité, elle retrouve de façon variable les signes suivants :
 
• Orifices des diverticules
• Petits kystes bleutés sous muqueux
• Zones d’hypervascularisation focale
• Bords rigides
• Cornes dilatées



TRAITEMENT DE L'ADENOMYOSE 

Seules les formes cliniques sont traitées. Les formes muettes et asymptomatiques ne justifient pas de traitement.


A) Traitements médicamenteux

Le traitement médicamenteux est souvent proposé en première intention. Il concerne essentiellement les femmes en période d’activité génitale souhaitant garder la possibilité de procréation et soufrant de ménorragies faibles à modérées.
 

Les stérilets à la progestérone (Miréna® et Jaydess®) : Ces stérilets sont les plus efficaces parmi les traitements médicamenteux visant à réduire l’abondance des ménorragies. Ils réduisent le flux menstruel en induisant une hypotrophie de l’endomètre.

 

Les progestatifs : Un traitement progestatif permet de rétablir un équilibre hormonal entre les oestrogènes et la progestérone, de réduire le flux menstruel et l’intensité des douleurs. Ces traitements sont administrés du 5ème au 25ème jour du cycle (traitement séquentiel) ou en continu.

 

Le Danazol : Il inhibe également la sécrétion de gonadotrophines au niveau de l'hypophyse et par ce biais entraîne une atrophie de l’endomètre, mais possède des effets androgéniques qui expliquent qu'il soit de moins en moins prescrit (prise de poids, hirsutisme, acnée, troubles de l'humeur et rarement modification de la voix).


Les analogues de la GnRh : Les analogues de la GnRh inhibent la production d’hormones FSH et LH au niveau de la glande hypophyse et par ce biais diminuent le taux d’oestrogènes. Ils sont utilisés généralement en pré opératoire afin de diminuer le risque d’anémie post opératoire et de faciliter le geste chirurgical.



B) Le traitement chirurgical

Le traitement médicamenteux est souvent proposé en première intention. Il concerne essentiellement les femmes en période d’activité génitale souhaitant garder la possibilité de procréation et soufrant de ménorragies faibles à modérées.
 

Curetage hémostatique : Le curetage de l'endomètre consiste à gratter par voie chirurgicale l'endomètre (la surface interne de l'utérus) afin de décoller et enlever une partie du contenu de l'utérus.

 

L'endométrectomie (résection endométriale) : La résection de l’endomètre sous hystéroscopie opératoire, permet dans 60 % des cas de réduire les saignements et d’éviter alors une hystérectomie. Cette intervention est indiquée chez une femme ne désirant plus de grossesse. L’endométrectomie permet l’analyse histologique des copeaux de résection afin de s’assurer de l’absence de pathologie maligne. Les échecs de cette technique sont expliqués par la présence de lésions adénomyosiques plus profondes, non accessibles à la résection.