LA FÉCONDATION IN VITRO
La congélation embryonnaire
A QUOI SERT LA CONGÉLATION EMBRYONNAIRE ?
Le ou les 2 meilleurs embryons sont transférés à la suite de la ponction ovocytaire. Les autres embryons, dits «surnuméraires» peuvent être congelés puis cryopréservés (c’est-à-dire conservés à très basse température) pour un transfert ultérieur. Cela permet de donner une ou des chance(s) supplémentaires au couple en l’absence de grossesse suite au transfert des embryons frais, sans avoir besoin de faire une nouvelle ponction;
Tous les embryons surnuméraires ne peuvent pas être congelés. Seuls ceux présentant les critères de viabilité identiques à ceux des embryons sélectionnés pour le transfert et ayant donc de vraies chances d’implantation sont congelés, ce qui représente selon les cas de 50 à 80% des embryons surnuméraires.
COMMENT SE PASSE LA CONGÉLATION ?
Tout d’abord le couple doit consentir, par écrit, à cette possibilité de cryopréserver ses embryons. Les embryons sélectionnés pour la congélation sont placés dans une solution cryoprotectrice (sorte d’antigel) qui les protège contre la formation de cristaux de glace intracellulaires qui pourraient les détruire. Puis ils sont placés dans une paillette fermée par un bouchon et portant une identification indélébile : nom du couple et nombre d’embryons. Ils sont ensuite refroidis progressivement avant d’être plongés dans l’azote liquide à -196°C.
A cette température, toute activité cellulaire cesse et la vie est suspendue dans le temps. Généralement, on dépose 1 ou au maximum 2 embryons par paillette, de manière à pouvoir choisir ultérieurement le nombre d’embryons à transférer.
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paillettes contenant les embryons congelés |
COMBIEN DE TEMPS PEUT-ON LES CONSERVER AINSI ?
Il n’y a pas à l’heure actuelle de durée limite pour la conservation des embryons cryopréservés. Ainsi des enfants sont nés en bonne santé après transfert d’embryons conservés pendant 12 ans. Le recul de plus de 30 ans pour les embryons d’origine animale montre que la durée de conservation n’a pas d’effet délétère sur le taux d’implantation ou sur la santé de la progéniture.
COMMENT SE PASSE LA DÉCONGÉLATION ?
L’accord du couple est indispensable avant chaque décongélation des embryons. Au moment choisi pour leur transfert, les embryons sont réchauffés, placés dans un milieu de culture de manière à éliminer la solution cryoprotectrice, puis transférés dans l’utérus.
Le cycle de transfert d’embryons congelés peut être, selon les équipes et le fonctionnement ovarien de chaque patiente, soit un cycle naturel, soit un cycle légèrement stimulé, soit un cycle artificiel. Le but est d’avoir un bel endomètre (couche qui tapisse l’intérieur de l’utérus et qui permet à l’embryon de s’implanter);
Il arrive que les embryons ne supportent pas la décongélation ; ils sont alors écartés du transfert. Seuls ceux présentant au moins 50% de cellules intactes sont transférés dans l’utérus. En effet, l’expérience montre qu’ils conservent de bonnes chances d’implantation.
QUEL EST L'AVENIR DES EMBRYONS CONGELÉS ?
La grande majorité des couples souhaite les conserver pour eux-mêmes afin de les utiliser en cas d’échec de la tentative de FIV ou pour une nouvelle grossesse. Chaque année, ils devront confirmer leur choix.
Les couples n’ayant plus de projet parental ont 3 possibilités. Ils peuvent :
Après 5 ans, si le couple ne répond pas aux relances du laboratoire, ou en cas de désaccord entre les membres du couple, les embryons sont détruits.
LE COUPLE PEUT-IL REFUSER LA CONGÉLATION ?
Oui, la congélation des embryons nécessite de la part des couples la signature d’un protocole d’accord. Ils ont donc tout à fait le droit de refuser.
Les motifs de refus les plus fréquents sont le manque d’information sur le risque de cette technique et sur la santé des enfants ; beaucoup changent donc d’avis après avoir discuté avec l’équipe médicale.
Pour les couples ayant choisi de ne pas congeler leurs embryons surnuméraires, comme on ne peut pas jeter des embryons, seul le nombre d’ovocytes correspondant au nombre d’embryons que l’on désire transférer dans l’utérus sera mis en fécondation. Cela signifie que si l’on désire transférer 1 ou 2 embryons, seuls 1 ou 2 ovocytes pourront être inséminés, ce qui conduira à 2, 1 ou… aucun embryon. Statistiquement, cela entraînera une diminution des chances de grossesse.
La Sécurité Sociale rembourse 4 tentatives. La tentative comptabilisée par la Sécurité Sociale est une ponction qui a donné lieu à un transfert d’embryon ; ne sont pas comptabilisés les arrêts en cours de traitement, les ponctions qui n’ont pas donné d’ovocyte ou d’embryon et les transferts d’embryons congelés. Au-delà de ces 4 tentatives, les couples qui souhaitent poursuivre doivent payer leur traitement.