LE BILAN CHEZ L'HOMME

Les analyses complémentaires sur le sperme

LA SPERMOCULTURE
 
C’est la mise en culture du sperme à la recherche d’une infection. On considère qu’il y a une infection lorsque la quantité de bactéries est ≥ 1 000 bactéries/ml : les mycoplasmes et les chlamydiaes sont recherchés grâce à des milieux de culture spécifiques. Une infection du sperme peut être à l’origine d’anomalies du spermogramme et peut compromettre les résultats d’une procrétion médicalement assistée ; elle se traite par antibiotiques.
 


L'ÉTUDE BIOCHIMIQUE DU PLASMA SÉMINAL

Le plasma séminal contient des molécules qui, selon leurs concentrations, permettent d’étudier la vitalité des glandes annexes (vésicules séminales, prostate).

Cet examen est peu pratiqué et n’est pas nécessaire si le volume, le Ph et la viscosité du sperme sont normaux et si des spermatozoïdes sont présents dans l’éjaculat.


 
LE TEST DE MIGRATION SURVIE DES SPERMATOZOÏDES

Ce test (appelé TMS) permet d’isoler les spermatozoïdes mobiles et d’estimer leur survie à 24 heures. Il n’est pas réalisé en routine mais uniquement lorsqu’il existe une anomalie du spermogramme. Il est cependant indispensable car il permet d’orienter le choix thérapeutique.

les IAC peuvent être proposées si l’on dispose après sélection d’au moins 1 million de spermatozoïdes mobiles rapides directionnels typiques dans 300 à 500 µl (ce volume correspond en fait à la quantité maximale de liquide injectable dans la cavité utérine).

la FIV est possible si l’on dispose d’au moins 90 000 “bons” spermatozoïdes.

l’ICSI est indiquée en-dessous de cette valeur et/ou si l’on a moins de 20% de mobilité directionnelle et/ou si l’on a moins de 12% de formes typiques.

 
La survie doit être positive : si elle est supérieure à 12%, on peut proposer une FIV, en-dessous on préfèrera une ICSI.

C
haque centre d’AMP peut cependant avoir des critères de choix très légèrement différents ; ces valeurs ne sont donc communiquées qu’à titre indicatif.
 


LE TEST DE FRAGMENTATION DE L'ADN SPERMATIQUE

L'ADN, support de l'information génétique contenue dans chacune de nos cellules, se présente sous la forme d'une longue pelote de laine, plus ou moins enroulée.

Dans chaque spermatozoïde, un certain pourcentage de la pelote est fragmenté. Après la fécondation, l’ovule utilise “sa boîte à outils” (des enzymes) pour réparer les chromosomes altérés. Au-delà d’un certain seuil, cette boîte à outils est dépassée et elle ne peut plus faire face aux réparations. La qualité de l’ovocyte (meilleure chez la femme jeune) est donc un paramètre très important.

Un fort taux de fragmentation est dû à la présence de radicaux libres qui agressent le brin d’ADN et le détériorent. Ceci entraîne des répercussions sur le développement embryonnaire.

Le test de fragmentation, qui apprécie cette proportion d’ADN altéré, devrait tendre à devenir un examen de première intention, même en cas de spermogramme normal. Il est cependant d’autant plus nécessaire qu’il existe des antécédents d’infection ou des facteurs environnementaux délétères.

spermatozoides fragmentation


Valeurs de référence :

Taux < 25 % : bonne qualité

Taux entre 25 et 35 % : qualité moyenne

Taux ≥ 35 % : mauvaise qualité et mauvais pronostic embryonnaire


Le résultat peut être influencé par les situations suivantes : abstinence, leucospermie, âge, tabac, infections et fièvre, exposition aux rayons X ou UV, aux radiations électromagnétiques, prise de certains médicaments ou de toxiques, varicocèle, exposition à la chaleur
,...


Les solutions :

Amélioration de toutes les situation qui peuvent l'être : arrêt du tabac, augmentation de la fréquence des rapports, traitement d'une infection ou d'un varicocèle, arrêt de certains médicaments, diminution de l'exposition à la chaleur...

• La fragmentation élevée étant la conséquence de la présence de radicaux libres, un traitement à base d'antioxydants peut améliorer le résultat. Pour cette raison, des compléments vitaminiques vous seront fréquemment proposés (à noter qu'il convient de ne pas surdoser les vitamines et d'éviter l'apport de vitamine C et de Sélénium qui, bien qu'ayant un bon pouvoir antioxydant, ont la propriété de favoriser la décompaction de la chromatine : elles "déroulent" la pelote d'ADN alors que cette forme compactée permet à l'ADN de ne pas être dénaturé lors de son passage dans les voies génitales féminines).  

Si le taux de fragmentation reste élevé après l'apport de ces "solutions" et un délai de 3 mois (temps de fabrication des spermatozoïdes), on pourra prooser une FIV avec IMSI, voire dans certains cas une biopsie testiculaire.

 


LE TEST DE DÉCONDENSATION DE L'ADN SPERMATIQUE

La condensation (compaction) de la chromatine du spermatozoïde est nécessaire à la protection du génome paternel au cours du transit du spermatozoïde dans les voies génitales ainsi que dans les différentes phases de progression au cours de la fécondation.

Le test de décondensation de l'ADN
spermatique apprécie la qualité de la structure tertiaire (dans l'espace) de l’ADN : il vérifie "que la pelote d'ADN est bien enroulée".

Des défauts de compaction de l’ADN sont également en cause dans les échecs de fécondation et de développement embryonnaire.


Valeurs de référence :

Taux < 20 % : bonne qualité

Taux entre 20 et 25 % : qualité moyenne

Taux ≥ 25 % : mauvaise qualité et mauvais pronostic embryonnaire


Les solutions :

La chasse aux facteurs d'aggression des spermatozoides doit être la même que pour la fragmentation de l'ADN spermatique.

• L'utilisation de certains compléments vitaminiques a récemment montré une efficacité certaine. Mais attention, ces produits doivent être utilisés à bon escient et prescrits par des professionnels qui connaissent leurs effets. 



LE TEST PRÉ-IMSI

Le principe de l'examen consiste à examiner les spermatozoïdes (à l'occasion d'un spermogramme classique) à l'aide d'un microscope spécial permettant d'obtenir un très fort grossissement (6600 fois contre 400 fois lors d'un examen classique).

Ce test sera surtout proposé en cas de tératospermie sévère ou d'asthénospermie, car il permet de réévaluer de façon beaucoup plus précise la morphologie spermatique et en particulier la tête du spermatozoïde, à la recherche de vacuoles (images ressemblant à des trous).


SMG 4




L’examen permet de proposer d’emblée une technique IMSI, si une majorité de spermatozoïdes présentent des anomalies de leur tête. Cette technique peut également être utilisée soit d’emblée soit dans un deuxième temps dans les cas suivants :

• âge élevé de l'homme
• tératospermie importante
• pauci-fécondation après ICSI (peu d'embryons obtenus par rapport au nombre d'ovocytes)
• fausses-couches à répétition
• arrêt précoce dans la cinétique de la division cellulaire de l'embryon
• mauvaise qualité embryonnaire (après 72h et/ou culture prolongée)
• indice de fragmentation de l'ADN spermatique élevé
• échecs répétés d'ICSI




LA RECHERCHE DE SPERMATOZOÏDES DANS LES URINES

En cas d’hypospermie, d’oligospermie ou même d’azoospermie, il faut envisager l’éventualité de l’éjaculation rétrograde (le sperme n’est pas déversé à l’extérieur mais reflue vers la vessie en totalité ou en partie). Ceci est d’autant plus vrai si le défaut du spermogramme est associé à des antécédents chirurgicaux du périnée ou à certaines maladies (neuropathie diabétique).

La recherche du sperme, et donc des spermatozoïdes dans les urines est le test à effectuer afin de vérifier cette hypothèse. C’est un examen très facile à réaliser. Il convient d’alcaniser les urines 2 à 3 jours avant sa réalisation. Pour cela, boire une eau adéquate (comme la Vichy Célestin par exemple) est suffisant. Ce test doit se réaliser debout, vessie pleine. Comme de nombreux examnes concernant les spermatozoïdes, celui-ci commence par un recueil d’éjaculat “classique”, c’est-à-dire par masturbation. Ensuite, il suffit d’uriner dans le récipient mis à disposition par le laboratoire. En cas d’éjaculation rétrograde complète, les urines présentent des filaments de protéines venant du sperme.

Ensuite, une analyse microscopique (avant et après centrifugation si nécessaire) va rechercher la présence (ou non) de spermatozoïdes.

L’évaluation du nombre de spermatozoïdes va permettre d’orienter le couple vers une IAC ou une FIV.