LE BILAN CHEZ LA FEMME

Le bilan hormonal

Un bilan hormonal complet permet d’évaluer la qualité de chaque phase du cycle ovarien et d’apprécier la réserve ovarienne, c’est-à-dire l’âge “ovarien” de la femme.

La plupart de ces dosages hormonaux se font entre le 2ème et le 4ème jour du cycle, en dehors de tout traitement.

A noter que tous les laboratoires n’ont pas les mêmes valeurs seuils du fait des différentes techniques de dosage pouvant être utilisées ; il est donc important de respecter le laboratoire qui vous est demandé.



L'HORMONE FOLLICULO-STIMULANTE (FSH)

 

A) Augmentation de la FSH


Sa valeur doit être inférieure à 10 et idéalement à 8 UI/l ; toute augmentation anormale en première partie de cycle traduit généralement une insuffisance ovarienne débutante A noter que si le taux d’œstrogène est élevé, il fait baisser artificiellement le taux de FSH (par rétrocontrôle négatif).



B) Diminution de la FSH


Elle traduit en général une atteinte de l'hypophyse.




L'ŒSTRADIOL

Lorsqu'il est dosé en cours de cycle (naturel ou stimulé), l'œstradiol témoigne de la qualité de la sécrétion des ovaires ; en début de cycle sa valeur doit être basse, et un taux supérieur à 80 pg/ml au 3ème jour du cycle est généralement le témoin d'une diminution de la réserve ovarienne (en dehors de tout traitement stimulant).

Cette situation se rencontre lorsque les cycles sont courts avec un raccourcissement de la phase folliculaire. En effet, en cas d'appauvrissement en follicules, la sélection et la croissance du follicule dominant commence lors de la fin de la phase lutéale du cycle précédent ; au 3ème jour du cycle, le follicule dominant est alors généralement supérieur à 10 mm en échographie et donc responsable de cette sécrétion élevée d'œstradiol
.



L'HORMONE LUTEINISANTE (LH)

 

A) Augmentation de la LH


Une augmentation en début de cycle fait penser à la présence d’un syndrome des ovaires micro-polykystiques, surtout si sa valeur est supérieure à celle de la FSH. En cours de cycle, sa montée brutale (pic de LH) précède d’environ 36 heures l’ovulation.



B) Diminution de la LH


Elle traduit en général une atteinte de l'hypophyse.



L'AMH OU HORMONE ANTI-MÜLLERIENNE

Cette hormone est sécrétée par les cellules des petits follicules en croissance et représente actuellement le meilleurs facteur prédictif de la réponse ovarienne. Par ailleurs elle peut être dosée à n’importe quel moment du cycle et a rendu obsolète le dosage de l’inhibine B.

C’est le marqueur qui est le mieux corrélé au compte des follicules antraux (voir le chapitre sur l’échographie pelvienne). Une diminution de sa valeur reflète une altération précoce de la réserve ovarienne ; à l'inverse le risque d'hyperstimulation est plus élevé chez les femmes présentant une AMH élevée dans un syndrome des ovaires micro-polykystiques.


Comprendre l'évaluation de la réserve ovarienne :

La FSH, l’œstradiol et l’AMH sont les marqueurs de la fonction ovarienne. La probabilité de concevoir est directement liée au capital en follicules de l’ovaire que l’on appelle “réserve ovarienne”. Une diminution de ce capital folliculaire et ovocytaire s’accompagne d’un taux de grossesse diminué et de fausses couches augmenté. La baisse de la réserve ovarienne est la principale responsable de la diminution de la fertilité avec l’âge.

En présence d’un trouble de l’ovulation, ou dès lors que l’on désire stimuler l’ovulation par des médicaments, il est important d’évaluer la réserve ovarienne par le dosage de marqueurs témoins de son fonctionnement, de façon à diagnostiquer une éventuelle raréfaction précoce en follicules et à prévoir les chances d’une bonne réponse ovulatoire, sous inducteurs.


L’élévation de la FSH est le facteur le plus péjoratif. 14 UI/l serait le seuil au delà duquel la grossesse devient difficile. Sur plusieurs cycles, une seule valeur de FSH élevée serait de mauvais pronostic. Le taux d’AMH diminuerait bien avant que la FSH n’augmente, ce qui pour certains auteurs en ferait un marqueur précoce de l’épuisement ovarien.


Cependant, même si la triple analyse de la FSH, de l’œstradiol et de l’AMH permet de se faire une idée claire de l'aspect quantitatif de la réponse ovarienne à laquelle on peut s’attendre (nombre de follicules sélectionnés, nombre d’ovocytes recueillis), l’âge reste le meilleur facteur prédictif de la grossesse. C’est en effet l’âge qui est le mieux corrélé à la qualité embryonnaire et une FSH élevée est plus péjorative chez une femme de plus de 38 ans que chez une femme jeune.


L’appréciation de la réserve ovarienne permettra de distinguer les cas favorables, les cas préoccupants conduisant à adapter la posologie en cas de stimulation et à ne pas trop attendre avant d’envisager la FIV diagnostique et les cas défavorables conduisant à proposer d’emblée une FIV diagnostique et à adapter les propositions thérapeutiques en cas d’échec (renouvellement de la FIV, don d’ovocytes, adoption)
.




LA PROGESTÉRONE

En début de cycle et avant l’ovulation, sa valeur doit être basse ; en 2ème partie de cycle, elle témoigne de la fonction du corps jaune. Toute diminution de sa valeur en 2ème partie de cycle traduit une absence d’ovulation ou une insuffisance lutéale.




LA PROLACTINE

Sa valeur doit être inférieure à 20 µg/l chez la femme, et on parle généralement d’hyperprolactinémie, lorsque le taux est > 30 µg/l. Une hyperprolactinémie importante peut être responsable d’une absence de règles et d’un écoulement de lait, mais une forme plus mineure peut simplement occasionner des troubles de l’ovulation. La sécrétion de prolactine est influencée par le stress et l’effort physique ; il vaut donc mieux faire le dosage le matin.




LA TSH

Cette hormone est sécrétée par l'hypophyse et son rôle est de stimuler la thyroïde. L'hypothyroïdie peut être responsable d'une fatigue accrue et d'une prise de poids, mais sa forme mineure peut n'occasionner que des troubles de l'ovulation. En cas d'hypothyroïdie, la TSH sera augmentée et un traitement par hormones thyroïdiennes (Levothyrox) vous sera alors proposé. A noter que dans l'optique d'un désir de grossesse, la valeur maximum conseillée de la TSH est de 2,5 mUI/l.